La Commune de Port-à-Piment

La commune de Port-à-Piment se trouve le long de la côte sud ouest d'Haïti, au centre de l’arrondissement des Coteaux, entre la mer et la montagne. Elle comprend une ville moyenne de 5000 habitants ainsi que de nombreux villages et hameaux regroupés au sein de deux sections communales, dans lesquelles vivent environ 12 000 habitants.
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Une route est en construction sur la côte sud pour rejoindre la commune. Les villages, situés majoritairement en montagne, restent largement enclavés et ne sont desservis que par des sentiers pédestres. Le système d’adduction d’eau potable ne fonctionne pas au centre-ville depuis le passage des ouragans Anna, Fay et Ike en 2008 ; les villages n’ont pour leur part jamais connu un tel système. Une génératrice d’électricité avait été mise en place en 2000 au centre ville ; elle est rapidement tombée en panne.
DSC01773La plupart des habitants sont des paysans. L’accès à l’école est très difficile. La plupart des villages ne disposent que d’écoles rudimentaires. Il n’existe que deux collèges et un lycée à Port-à-Piment ainsi qu’un collège congréganiste à Rendel, ce qui contraint quotidiennement les écoliers à faire de longues marches à pied. Moins de 20 pour cent des jeunes suivent un cursus primaire. Les jeunes désirant poursuivre leurs études n’ont d’autre choix que de quitter la zone pour la ville des Cayes ou celle de Port au Prince, situées respectivement à 4h et 8h en transport public. Les jeunes qualifiés restent généralement dans les grandes villes pour trouver du travail une fois leurs études terminées. De nombreuses autres personnes quittent également la campagne dans l’espoir de trouver un mieux-être.
DSC01500Le système de santé est très précaire. Il n’existe aucun centre de santé dans les sections communales. Un hôpital public est en construction à Port-à-Piment pour venir en renforcement de la structure sanitaire déjà existante. La majorité de la population n’a pas accès aux services de santé du fait de l’éloignement et du coût excessif (aucune sécurité sociale ni mutuelle de santé). Les personnes atteintes de maladies graves sont contraintes de choisir entre rester à l’écart des soins ou débourser de grosses sommes pour partir se faire soigner dans des conditions précaires aux Cayes ou à la capitale.

DSC01446La côte sud ouest a heureusement été épargnée par les secousses du dramatique tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a causé à ce jour la mort de centaines de milliers de personnes et a jeté sur le pavé des millions de sans abri, principalement à Port-au-Prince, Jacmel, Petit-Goave, Carrefour, Léogane, Gressier...

Les impacts du tremblement de terre atteignent les provinces de façon considérable :

  • Les morts originaires de la zone (plus de 300), souvent soutien de famille pour ceux vivant à la campagne
  • Les nombreux blessés et amputés
  • Les déplacés (première estimation : 8000) qui reviennent dans la zone pour s’y réfugier
  • Les dégâts matériels sur les biens possédés à Port-au-Prince
  • La perte d’emploi et de revenu
  • La disparition des structures scolaires pour les jeunes scolarisés en ville
  • L’engorgement des structures d’accueil sur place (hébergement, santé, école, …)
  •  La pénurie alimentaire liée au surplus de personnes et l’augmentation du coût de la vie 
  •  La gestion des ressources (eau, bois...) et des déchets
  • Le choc psychologique et les risques sanitaires liés aux possibles épidémies 
  • Les difficultés d’accès à l’aide internationale actuelle et à venir
wla route de la riviereLa prise en charge des déplacés est aujourd'hui une priorité pour la région qui n'arrivait pas à subvenir aux besoins de sa propre population.
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